top of page

MUSÉE ET TECHNIQUE NUMÉRIQUE

La revoulucien numerico, en camin despuei quàuqueis annado, rapresento bèn mai que l’espelido de quàuquei teinico novo de mai. Sian noumbrous à pensa qu’es à mand de moudifica d’à founs lou mounde que sian e sustout noueste demenè, un pau coumo va faguè antan l’envencien de l’emprimarié.

 

 

Va ensin que lou numerique s’enfuso talamen dins nouesto vido vidanto qu’es dija vengu mal-eisa de li escapa, que siegue à l’escolo, au travai, à l’oustau, pèr faire sei croumpo o pèr paga seis impost. Sian talamen acoustuma à recampa dins qu’un vira d’uei leis enformacien que nous fan besoun que pourren jamai tourna en rèire e que d’ùnei soun dija perdu s’un còup sa tauleto o soun telefounet li defauto.

 

Lei musèu escapon pas à-n-aqueu mouvamen e noumbrous soun aquélei qu’an entamena élei tambèn sa mudacien mai o mens reüssido de-vers l’èro que si douarbe.

 

Mai que vòu dire « numerique » ? es rèn mens que la poussibleta d’enregistra quàsi tóuti lei doucumen, leis enformacien, que que siegue sa naturo, (son, videò, tèste, fotò, dessin, …) souto un fourmat binàri, voulènt-à-dire uno seguido de 0 e de 1. Partènt d’aqui, es eisa de lei coupia, de lei manda à l’autre bout dóu mounde, sènso deformacien vo pèrdo que siegue, e de lei rejougne dins de dìscou vo de memòri mai-que-mai pichoun. Moucò lou numerique es pas uno finalita, es just un óutis dei poussibleta grandarasso qu’entiro em’éu tout plen de biais de faire nouvèu.

 

 

Tornen pulèu ei musèu : que pòu bèn èstre soun interès à s’embarca em’aquélei teinico ? Que pouedon aduerre de nòu ei gènt, aquéleis eisino ?

Segu que fau pas s’engana dins n lou biais de si n’en sarvi : un musèu que voudrié ni quant vòu ni quant couesto, pèr faire mouderne, sampaia d’escran seis espousicien, riscarié de desvira soun publi de l’essenciau que soun lei couleicien pèr s’ana esmarra dins uno nèblo d’eimàgi acoulouri e mouvedis. Dins qu’un mot, fau pas mau-mescla musèu e pargue d’atracien.

 

Adounc, la presènci de la teinico deu èstre perpensado e justificado d’un biais scientifique.

 

Pèr eisèmple, pòu sarvi pèr mies faire coumprendre leis usàgi d’un óujet : adela de l’etiqueto classico de papié emé soun noum, si pòu moustra en que sierve en videò. D’efèt, em’un simple filme courtet, poudès dijà vous deliéura dei raro fisico de la veirino, dóu bastimen mounte sias, e mume de l’epoco que sian. Se l’apoundès uno visien en 3 dimensien, o en realita aumentado que permete de subrepauva l’eimàgi vertadié emé d’eimàgi de sintèsi, poudès mena lou vesitaire bèn lun de la realita e li faire descurbi tout l’envirounamen de l’óujèt qu’es moustra.

 

Un autre biais de faire es de baia un biais jougarèu à la vesito que pòu ensin atriva de mounde que vènon pas d’acoustumado dins lei musèu e alarga lou publi, pèr eisèmple lei joueine e lei pichoun.

 

Poudès tambèn faire participa lei vesitaire au travès d’escran que si tocon e ensin li dorbi la poussibleta d’ana cerca l’enformacien d’esperélei, coumo va farien sus la telo, sènso leis embarra dins un discours tout alesti coumo si fasié fin qu’aro : un musèu de vuei deu ajuda lou publi à si pauva li bouénei questien e noun li pouarge de respouenso touto facho.

Enfin, emé l’idèio de « coumpagnoun », qu’es un pau lou sucessour deis audioguide classique mai que pouedon apoundre la videò au son, vèn poussible de persounalisa la vesito segound que lou vesitaire siegue un móussi, un cercaire, o un touristo e de l’adraia segound ce que l’agradara lou mai dins l’espousicien.

 

Pèr acaba, dirai que lou numerique dins lei musèu es uno meno de clau de-vers la liberta, baiant au vesitaire la souplesso d’alarga lou tèms e l’espàci tout en si divertissènt e en persounalisant sa vesito. Encaro un ròdou que si pourra lèu plus passa d’aquéleis óutis que van trafourma l’esperiènci musealo en viàgi vertadié de-vers la counouissènço.

 

Patrìci GAUTHIER *

 

* Majourau dóu Felibrige, encarga de missien TIC au Museon Arlaten.

La révolution numérique en marche depuis quelques années représente bien plus que l’émergence de techniques nouvelles supplémentaires. Nous sommes nombreux à penser que notre société en sortira profondément bouleversée, en particulier dans ses usages, un peu comme ce fut le cas autrefois pour l’invention de l’imprimerie.

 

En effet, le numérique investit tellement notre vie quotidienne qu’il est déjà difficile d’y échapper, que ce soit à l’école, au travail, à la maison, pour effectuer ses achats ou payer ses impôts. Nous sommes tellement habitués à accéder en un clin d’œil aux informations dont nous avons besoin qu’il sera impossible de faire marche arrière et que certains sont déjà déstabilisés lorsqu’ils sont privés de leur tablette ou de leur portable.

 

Les musées n’échappent pas à ce mouvement et nombreux sont ceux qui se sont engagés sur la voie d’une mutation plus ou moins réussie vers l’ère qui s’ouvre à nous.

 

 

Mais qu’entend-on par « numérique » ? Rien moins que la possibilité d’enregistrer presque tous les documents, les informations quelle que soit leur nature (son, vidéo, texte, photo, dessin, …) dans un format binaire, c’est-à-dire une série de 0 et de 1. A partir de là, il est facile de les copier, de les transmettre à l’autre bout du monde sans perte ni déformation et de les stocker sur des disques ou des mémoires de plus en plus miniaturisés. Le numérique n’est donc pas une finalité en soi mais juste un outil aux possibilités immenses qui ouvre tout un ensemble de perspectives sur les nouveaux usages.

Revenons plutôt aux musées : quel peut être leur intérêt à s’engager dans cette voie ? Quelles améliorations ces dispositifs peuvent-ils apporter aux visiteurs ?

Il est certain qu’il ne faut pas se tromper d’objectif : un musée qui voudrait à tout prix, dans un souci de modernité, multiplier les écrans dans ses expositions risquerait de détourner ses visiteurs de l’essentiel, les collections, pour les perdre dans un flot d’images mouvantes et colorées. En un mot, il faut veiller à ne pas confondre « musée » et « parc d’attraction ».

En définitive, la présence de tout apport technologique doit être réfléchie et justifiée scientifiquement.

La dimension numérique, par exemple, peut servir à mieux faire comprendre les usages d’un objet : au-delà de son nom sur un cartel papier classique, on peut montrer son usage en vidéo. En effet, un simple petit film peut déjà permettre de s’affranchir des contraintes physiques d’une vitrine, du bâtiment dans lequel on se trouve ou même de l’époque actuelle. Si l’on y ajoute un affichage en 3 dimensions ou en réalité augmentée qui permet de superposer l’image réelle à une image de synthèse, on peut conduire le visiteur bien loin du quotidien en lui faisant découvrir tout l’environnement de l’objet exposé.

Une autre façon de faire est de présenter la visite sous un angle ludique de façon à pouvoir toucher un public plus large, moins intéressé habituellement par les musées, notamment les jeunes et les enfants.

Le visiteur, de spectateur, peut également devenir acteur de sa propre visite, notamment en allant chercher lui-même l’information grâce à des systèmes interactifs, comme il le ferait sur internet, sans être enfermé dans un discours figé comme cela se faisait par le passé : Un musée contemporain doit aider le public à se poser les bonnes questions plutôt que de lui apporter des réponses toutes faites.

Enfin, avec le concept de « compagnon » qui se substitue peu à peu à celui de l’audioguide classique en ajoutant la vidéo au son, il devient possible de personnaliser sa visite que l’on soit un enfant, un chercheur ou un touriste et de privilégier les thématiques que l’on désire découvrir en priorité.

En conclusion, je dirais que le choix d’une muséographie numérique dans les musées est une sorte de passeport vers la liberté, donnant au visiteur la souplesse de transformer le temps et l’espace tout en se divertissant et en personnalisant sa visite. Encore un lieu qui ne pourra bientôt plus se passer de ces outils qui vont transformer l’expérience muséale en véritable voyage vers la connaissance.

 

Patrice GAUTHIER *

 

* Majoral du Félibrige, chargé de mission TIC au Museon Arlaten.

Patrice GAUTHIER

© 2018 Armana Marsihés

  • Facebook - White Circle
  • Instagram - White Circle
bottom of page